San Giovanni Battista
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via della Chiesa, 9 - 15060 Albera Ligure (AL)
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L'ancienne église paroissiale se trouvait exactement à l'emplacement de l'église actuelle, probablement dès le Xe ou XIe siècle, comme en témoignent les nombreuses sépultures retrouvées dans la première moitié du XXe siècle lors des travaux du mur de soutènement de la place et la structure romane du clocher (carré et à large base car il n'y en a pas dans la vallée). À partir du XVIe siècle, les prévôts de la noble famille guelfe des Fieschi ont entrepris la reconstruction et l'agrandissement de l'ancienne église paroissiale, qui se trouvait alors dans un état précaire. L'abside canonique polygonale reste actuellement la partie la plus ancienne, comme l'atteste la plaque datée de 1520 apposée à l'intérieur de son corps latéral gauche, qui était l'ancienne sacristie. L'église a ensuite été agrandie entre 1630 et 1650, date à laquelle la façade actuelle a été achevée, tandis que le clocher dans sa forme actuelle a été terminé en 1690. Il y a encore un demi-siècle, comme le montre une photo ancienne, la façade et le clocher présentaient une décoration picturale extrêmement riche, dominée sur les côtés par deux grandes figures monochromes de saints surmontés d'anges sur le pignon au centre duquel, au-dessus de la fenêtre lobée, se trouvait une frise décorée d'éléments phytomorphes. L'ensemble du tableau était articulé différemment qu'aujourd'hui, de fins éléments décoratifs complétant les parties figuratives. Le clocher, peint dans la classique palette de couleurs génoises jaune et rose, reprenait également les mêmes lignes, avec un beffroi décoré de stucs et une calotte octogonale en forme de lucarne au sommet de laquelle se trouvait le crucifix flanqué d'un ange en métal. Adossé au côté gauche de l'église, un beau portique aux arcs en pierre apparente, servant peut-être d'abri aux fidèles, que la voix populaire appelle l' « ossuaire », probablement parce qu'il a été construit sur le cimetière qui entourait l'ancienne église paroissiale. Depuis le parvis de l'église, le regard converge vers le centre de la façade, au fond, où l'on peut admirer une belle porte d'entrée en noyer blond finement sculptée, dans le goût français de la fin du XVIIIe siècle.
À l'arrière, visible en contournant l'église par les ruelles du centre historique, un demi-cloître avec des arcs Renaissance sur deux étages aux arcs surbaissés (celui au nord de trois arcs et celui à l'est de deux), s'avance sur la cour d'entrée du presbytère, qui se trouve à côté de l'église et a l'aspect d'un palais. À l'intérieur du presbytère, un bel escalier en dalles de grès du XVIIe siècle mène au « cubiculum », chambre à coucher des prévôts féodaux, conservée intacte avec un grand arc unique lobé et mouluré marquant l'entrée, soutenu par des demi-colonnes flanquées de demi-piliers. L'arc est fermé à son sommet par un élégant clipéus ovale, encadré de volutes en stuc, qui pourrait avoir contenu les armoiries papales. Murée au-dessus de l'ancienne entrée du presbytère, une épigraphe latine, malheureusement détruite lors des travaux, gravée sur le grès et corrodée dans la première et les deux dernières lignes, déclarait que le fief de l'Albera appartenait à la Sainte Église romaine et à l'évêque de Tortona, en suite au transfert des biens monastiques de l'abbaye de Vendersi au clergé séculier par le pape Innocent III (1198-1216). Au-dessus de l'épigraphe, une autre plaque, conservée mais non exposée, montrait deux clés croisées gravées (symbole de la domination de saint Pierre ou de l'Église romaine) couronnées par un triangle symbolisant la Sainte Trinité ou, selon d'autres, représentant une mitre stylisée terminée par une croix (symbole de la domination des évêques de Tortona).